Arsène et Coquelicot

La Fable
![]() | Pourquoi Arsène, le viel oncle Hippolyte a-t-il une fleur tatouée sur le bras ? Pourquoi Coquelicot, l'arrière, arrière grand-mère de Mirabelle, a-t-elle eu un seul enfant ? C'est une grande et longue histoire.Mirabelle et Hippolyte, deux enfants d'aujourd'hui, ont une dizaine d'années et ils se demandent d'où ils viennent. Au fil des rencontres et des conversations, ces deux jeunes détectives amoureux débroussaillent leurs arbres généalogiques et font ressurgir des souvenirs enfouis. Ils reconstituent ensemble l'histoire de deux amants séparés par la guerre. |
Deux histoires, deux époques…
Ecrit par Sylvain Levey une histoire sur la transmission, composée comme les éléments disparates de la mémoire.
À travers le regard tendre et innocent de deux enfants qui questionnent leurs origines, Sylvain Levey nous parle du passé, des souvenirs et de nos racines. La dynamique du texte réside dans l’élan de ces jeunes happés par le désir de savoir, de découvrir un mystère, de dénouer la parole familiale. Mirabelle et Hippolyte nous révèlent l’histoire d’amour cachée d’Arsène et Coquelicot, leurs aïeux. A la clarté de ce nœud défait ils vont pouvoir s’approprier leur passé et regarder l’avenir.
La romance d’Arsène et Coquelicot s’ancre dans l’histoire sociale et politique de notre pays. Le couple s’est marié juste avant la seconde guerre mondiale. Le départ d’Arsène pour le front les a séparé. Arsène témoigne : ses compagnons, l’absence de lettres de Coquelicot, la souffrance, l’endurance. Et puis de l’espoir, de ce qui maintient en vie… A la libération, envers du décor, certains allemands, pour se venger, saccagent des villages. Coquelicot fuit, Arsène ne la retrouvera pas. L’auteur s’attache à nous faire regarder la guerre avec la précaution de celui qui n’aime pas la distinction entre les bons et les méchants, les perdants et les gagnants…
La scénographie
Nous avons imaginé une machine à jouer qui permet de faire revivre le passé. Il s’agit de reconstituer le passé à partir des éléments disparates du récit. Archéologues des temps modernes, fins limiers, Hyppolite et Mirabelle vont, chacun de leur côté, assembler les pièces du puzzle familial.
Dans une aire de jeu, un espace qui peut-être apparenté à un grenier, une salle de classe désertée… Plusieurs lieux sont reconstitués : le lieu de la noce, la gare, la maison de Coquelicot, le front sur lequel se bat Arsène, la place du village.
Pour agir cette reconstitution sur le plateau et mettre l’accent sur la subjectivité du point de vue, le processus de jeu sera identique à celui du cinéma. Les scènes seront composées par petites touches, d’aller/retour, afin de tenter de refaire vivre l’histoire d’Arsène et Coquelicot et en dégager l’émotion.
La scénographie fait apparaître deux espaces parallèles, deux histoires familiales isolées qui vont être en interaction. Si le parcours d’Arsène et de Coquelicot reste séparé, celui de Mirabelle et d’Hippolyte va se rejoindre.
Des enfants découvrent des liens qui les unissent grâce à un coquelicot ...
Généalogies douces-amères
1er avril 2015. Journal Zibeline. Maryvonne Colombani
« Écrit par Sylvain Levey à la demande du metteur en scène Jean-Pascal Viault, le spectacle Arsène et Coquelicot, (éditions Théâtrales Jeunesse, 2013), est réinterprété par la compagnie Senna’ga avec une grande tendresse. Anne Pétreau et Julien Asselin campent les personnages d’Hyppolyte et Mirabelle, deux enfants qui noircissent leurs cahiers d’école avec les histoires de leurs familles. Généalogies familiales, portraits sépia, avec la grande histoire qui met son grain de sel, son grain de sable, sépare les amants heureux, les fait vivre dans la même rue de la même ville, sans jamais se revoir… Il y a les arrière-arrière-arrière grand-mères, les grands-pères, les récits qui dévoilent et offrent leur épaisseur de mystère. La mise en scène est toute simple, s’inspire de l’univers du quotidien. La course du temps se matérialise par un son, une chanson passée, la silhouette d’une longue robe, un chapeau désuet… on se laisse porter par cette histoire simple, de deux êtres séparés par la guerre, le bébé gardé, le souvenir de l’amour perdu vivace et fidèle, tenace comme le tatouage d’un coquelicot, précieux, que chacun porte, stigmate d’amour, secret tendre que les enfants percent à jour, se découvrant des ancêtres communs. Trop tard diront les adeptes des fins ‘heureuses’. N’est-ce pas là que réside la poésie la plus intime ? Une indéniable émotion émane de ce spectacle tout neuf et prometteur. »
Avec le soutien de : Ville d’Aix-en-Provence, Conseil Général 13 - Partenaires : Ville de Venelles et d’Eguilles.